15 avril 2015. Soirée en mémoire de Nina Rausch

22 mars 2015. Rencontre avec le contemporains de saint Jean de Shanghai et de San-Francisco. Don de l'icône de saint Jean

Jean-Paul Poirier. Vladyka et moi

15 février 2015 . La Sainte Rencontre

11 janvier 2015. Noël

14 décembre 2014. Présentation de Mikhaïl Bogatyrev "La vie et l'oeuvre d'Archimandrite Eutyme (Vendt)"

21 septembre 2014. Célébration d'Oleg Lavrov

18 mai 2014. Départ de père Nicolas Rehbinder

20 avril 2014. Pâques

12 janvier 2014. Noël

8 décembre 2013. Fête paroissiale

16 juin 2013

25 mai 2013

7 avril 2013. Assemblée générale

13 janvier 2013. Noël

11 mai 2012. Concert de chant religieux. Buffet russe et moldave

18 mars 2012. Assemblée générale

Nina Konstantinona Rausch de Traubenberg. Souvenirs

8 janvier 2012. Noël

4 décembre 2011. Présentation de la Vierge au Temple . Fête de la paroisse

27 mars 2011. Assemblée générale

23 novembre 2010. Pélérinage au Moisenay

Bonjour, bonjour. Je suis l'hypodiacre Jean-Paul Poirier. J'ai beaucoup fréquenté l'archevêque Jean, d'ailleurs je voulais dire qu'avant son baptême il s'est appelé Michel et c'est en souvenir de son ancêtre Saint Jean de Tobolsk qu'il a pris le nom de Jean.

Si au cours de cet exposé il m'arrive de me tromper ma sœur Monique, qui vient d'arriver, pourra m'aider à remettre les choses en place.

Avec mon papa, ma maman, ma soeur et moi nous sommes rentrés dans l'orthodoxie en 1959. Au moment de mon baptême à l'orthodoxie, probablement à la demande de l'archevêque Jean j'ai été mis sous la protection de la Mère de Dieu, car on connaissait déjà l'archevêque Jean.

Avec l'archevêque Jean il me reste quelques anecdotes : dans l'église, le premier mot que j'ai appris en russe c'est « Vladyka », parce qu'on me disait quand l'évêque était présent « prends le baton de Vladyka, prends la capa magna de Vladyka, prends la crosse de Vladyka, » cela se passait à l'église du boulevard Auguste Blanqui, l'église orthodoxe de France dirigée par le père Eugraf Kovalevsky.

Au cours de ces années, entre 1959 et 1964, chaque fois qu'on le pouvait on fréquentait l'archevêque Jean. Soit en allant à Fourqueux, Fourqueux est le petit monastère de Lesna qui se trouvait a coté de Versailles, qui ensuite est parti à Provemont dans l'Eure, soit on allait lui rendre visite à l'église de la rue Claude Lorrain dans le 16e arrondissement, là où il aimait rester quand il était en France, d'ailleurs dans cette église, à l'autel, il reste un de ses bâtons d'évêque et cela m'a été confirmé il y a quelques semaines par quelqu'un qui va régulièrement à la rue Claude Lorrain. Egalement, il aimait se rendre à l'église de la rue Lecourbe ; a l'intérieur de l'église, il aimait s'appuyer contre l'arbre de l'église St Séraphin de Sarov, à l'endroit où il y a la place pour les defunts. Au cours des années de 59 à 64, l'archevêque Jean, chaque fois qu'il venait célébrer une messe pontificale au boulevard Blanqui, c'était souvent pour ordonner un diacre, un prêtre, et c'est comme cela qu'il a ordonné mon papa diacre en 1964 et moi il m'a tonsuré en tant que portier, chose qui n'existe pas dans l'église orthodoxe russe. Il a fait cela parce qu'il savait qu'il ne pouvait pas me faire lecteur, j'étais trop jeune, j'avais quatorze ans.š Je me souviens que ce jour là, d'ailleurs, il avait ordonné prêtre le père Michel de Castelbajac, que vous devez connaître. Et le jour où il m'a ordonné portier, il m'a donné une image de la Sainte Vierge datée de novembre 1964 où il est marqué : « bénédiction du Seigneur et protection de la Sainte Vierge à Jean-Paul Poirier, Archevêque Jean, novembre 1964 ».

En 1965, alors qu'il était déjà reparti aux Etats Unis, il a ordonné le père Eugraf Kovalevsky évêque, en lui faisant la recommandation que lorsqu'il ordonnerait mon père prêtre, ce qui était prévu, il devrait me nommer lecteur à ce moment là. Donc, le 4 juillet 1965, lorsque monseigneur Jean - Eugraf Kovalevsky a ordonné mon papa prêtre, il m'a ordonné lecteur.

Au cours de ces années 65-66, il y avait des discussions avec mes parents et l'archevêque Jean pour me faire venir aux Etats Unis à San Francisco, et cela s'est concrétisé en 1966, lorsque l'archevêque Jean est venu avec un de ses hypodiacres, Paul, qui a habité chez nous boulevard des Invalides. Il a donc insisté ardemment auprès de mes parents pour que je vienne à San Francisco au cours de l'été 1966, ce qui fut fait. Ma soeur partit à Cincinnati chez sa marraine, et moi, avec un billet Greyhound, le service des autobus américains de l'époque, j'ai pu traverser tous les Etats Unis dans tous les sens. Vous savez tous que l'Archevêque Jean est décédé le 2 juillet 1966. Là, j'ai une lettre de l'archevêque Jean, adressée à mes parents, datée du 29 juin 1966, 4 jours avant son décès : « Chers Père et Mère Michelle, nous attendons chaque jour Jean-Paul, mais jusqu'à présent nous n'avons pas de nouvelles. Il paraît qu'il y a des grèves des autobus »š (les fameux Greyhound ) c'était vrai, puisqu'il savait que je venais avec ce service d'autobus - « c'est peut-être pour cela qu'il est en retard. La place pour lui est préparée, il sera avec Paul. Demain je pars pour quatre cinq jours dans quatre, cinq villes avec l'icône de la Vierge » et c'est au cours de ce déplacement, dans la cathédrale de Seattle, que l'Archevêque Jean est décédé. « Mais Paul reste ici à attendre Jean-Paul.š J'espère que Jean-Paul nous trouvera et que tout sera en ordre. Dieu vous bénisse, vous et vos enfants, Jean-Paul et Monique » c'est signé Votre Archevêque Jean.

Quand je suis arrivé à San Francisco, l'Archevêque était déjà décédé. Son corps reposait dans la crypte de la cathédrale, le cercueil ouvert. -voir la photo -

Donc pendant une dizaine de jours j'ai habité a St Tykhon's Home, dans sa maison. Vous savez les maisons de San Francisco, ceš sont des maisons victoriennes en bois, on monte quelques marches et quand on rentre a St Tykhon's Home il y a une petite entrée, et là sur la droite une chapelle, il y a un escalier qui monte et un escalier qui descend, moi, j'ai habité au sous-sol et là où il y a l'escalier qui monte habitaient la gouvernante Maria et les invités exceptionnels. Au rez-de-chaussée, il y avait une petite chambrette, c'est là où il était. Il y avait dans cette chambre - je me souviens tout de l'emplacement exact - une table, une armoire, une autre table, une petite bibliothèque avec des livres et son fauteuil. Et c'est là où il restait, qu'il se reposait et qu'il travaillait. Il n'y avait pas de lit dans cette pièce, tout le monde sait très bien qu'il ne dormait jamais dans un lit. Donc, je suis resté là pendant une dizaine de jours à St Tykhon's home, d'ailleurs cette maison est depuis un monument national aux Etats Unis. Dans la chambrette il y avait beaucoup, beaucoup d'icônes, sur les murs, sur les tables, dans tous les coins il y avait des icônes. On savait que étant enfant, l'archevêque Jean aimait collectionner les icônes. Donc au moment de partir, Maria m'a remis un chapelet, une icône, enfin une image du Christ qui appartenaient à l'archevêque Jean en disant que c'est à partager entre votre papa et vous. En rentrant en France, mon papa a pris le chapelet et j'ai gardé l'icône du Christ, que j'ai toujours avec moi. Donc, quand je suis parti j'ai voulu continuer mon tour et aller visiter le Grand Canyon du Colorado. Arrivé là-bas, j'ai posé la question à des gens « est-ce qu'on pouvait descendre jusqu'au fleuve ? » et tout le monde m'a dit « oui, qu'il fallait compter cinq heures l'aller et retour ». « Oui, oui ! » j'ai mis 6 heures pour descendre, je suis parti du matin, je suis arrivé en plein midi et quand il a fallu remonter il était 14 heures de l'après-midi, j'ai attrapé une insolation, mal au ventre, j'ai été malade comme tout et je ne pouvais plus marcher et je me suis écroulé en priant l'archevêque Jean et j'ai dit « Fais quelque chose pour moi Seigneur Dieu et Archevêque, il faut que je retourne voir mes parents ! », le croira qui veut , d'un seul coup je me suis senti soulevé par un jeune homme et une jeune femme, je ne sais pas d'où ils venaient. Le jeune homme a pris mon sac, mon sac a dos et ensuite ils m'ont porté, je ne marchais pas, j'etais porté jusqu'au relais qui se trouvait 3-4 km plus haut. Le lendemain matin quand je me suis réveillé, il devait être 6-7 heures du matin, j'étais allongé sur une table de ce relais et j'avais des fruits secs et des gâteaux à coté de moi.

Et voila, grâce a l'archevêque Jean et grâce à ce miracle je suis encore là aujourd'hui alors que j'étais atteint d'une insolation, déshydraté et inconscient. Quand je suis arrivé à Paris et que j'ai raconté cette histoire à mes parents et aux autres personnes qui étaient là, ils étaient tous émerveillés. Et lorsque Kovalevsky - Monseigneur Jean l'evêque, voulut se séparer de l'église russe hors frontières, avec mon témoignage mon papa et d'autres prêtres dont le père Michel, le père Grégoire, ont voulu rester dans l'église russe hors frontières. Comme il ne savait pas quoi faire de mon père, l'archevêque Antony de Genève a placé mon papa vicaire du père Troubnikoff à l'église de la paroisse de la Résurrection, rue des Bigots et quand j'ai parlé de l'archevêque Jean, la famille Troubnikoff m'ont dit « ah nous l'avons bien connu » puisqu'à ses débuts, dans les années 50 quand il est arrivé en France, il a habité chez eux Route des Gardes et Mania la grande soeur de la famille, m'a confirmé qu'il avait habité chez eux. Le plus jeune des enfants, Paul, qui est maintenant décédé, ne s'en souvenait pas car il était trop jeune et depuis toujours Paul a été mon meilleur ami, malheureusement, comme je le disais, il n'est plus là, ainsi que mon troisième ami, Nicolas Cordier, qui est parti lui aussi.

Et après cela, en 1967, c'était l'année des hippies, tous les trois nous sommes partis en Amérique, on est partis là bas au Canada, qu'on à traversé puis nous sommes descendus en passant par Seattle jusqu'à San Francisco et nous sommes restés a St Tykhon's Home tous les trois. Maria, la gouvernante, nous avait préparé dans le sous-sol trois lits et nous sommes restés la presque un mois. Je vais passer les détails, c'était l'époque des hippies et vous voyez, il fallait gagner un peu d'argent donc ce qu'on a fait à la demande du clergé de la cathédrale de la Sainte Vierge à San Francisco à deux reprises, lorsque nous avons servis la messe tous les trois, tous les trois étant fils de prêtres, à la fin de l'office le prêtre a fait une quête et avec cet argent on a pu continuer à vivre et aller fréquenter des boites de nuit etc: et ecouter la musique de cette epoque de hippies.

Ensuite, au cours des années 68, 69, 70 j'ai pu fréquenter l'ACER avec ma soeur pendant un moment et puis petit à petit j'ai continué à voyager partout.

La seule chose que je puis affirmer encore aujourd'hui, c'est que si j'ai pu avoir des déceptions dans ma vie, le seul qui ne m'a jamais décu, qui a toujours été à coté de moi, c'est l'archevêque Jean et là encore aujourd'hui quand je parle avec mon père, puisque mon père est toujours vivant, l'archevêque Jean sait bien qu'il est à coté de nous, à coté de lui, à coté de moi.

Là j'ai une photo de l'archevêque Jean, une des dernières, lorsqu'il a ordonné Jacques Tessier prêtre à l'église de Ste Genevieve. Je vais encore vous montrer quelques photos récentes de lui. C'est les dernières que j'ai. Celles à San Francisco, que j'ai pu photographier dans son cercueil.

Par rapport a l'enseignement que faisait l'archevêque Jean, l'enseignement principal qu'il nous disait c'est « priez ». Premiere chose le matin, priez, derniere chose le soir, priez. Quand on se réveille, on prie, quand on se couche, on prie et dans la journée autant que possible, priez un maximum. Il faut aimer Dieu par la prière, ca je me souviens, il faut vivre non pas par les autres mais pour les autres, ca c'était son deuxième enseignement, c'est à dire qu'en vivant pour les autres on vivait pour Dieu. C'est ce que j'ai pu retenir des enseignements de l'archevêque Jean. Je me souviens qu'un jour il m'avait raconté l'histoire de l'homme, qui étant le dernier a crié « Seigneur aie pitié de moi, alors que tous les millions d'autres s'étaient détournés de Dieu et bien Dieu, à cause de cette voix, avait préservé et préservera la Terre. »

Ensuite par rapport à moi personnellement, ce qui est arrivé lorsque je suis revenu d'Inde, car je suis parti vivre cinq années en Inde au cours des années début 1990, je suis tombé très malade, peut-être parce que je n'allais plus beaucoup à l'église, et je priais peut-être moins, j'ai eu une maladie qu'on appelle sarcoïdose, j'étais hospitalisé, j'étais en fauteuil roulant, et on m'a même diagnostiqué un cancer des os. Et grâce au jumelage que notre commune de Vert St Denis avait fait avec un village de Bilca, j'avais été en Roumanie et en 1990, au cours de l'automne, une famille roumaine est arrivée à Vert St Denis et ne sachant quoi faire, la préfecture de Melun nous a envoyés auprès d'un homme qui parlait le francais et le roumain, et qui était prêtre. C'était le père Joaquim, prêtre de la paroisse, du monastère plus exactement de l'Annonciation de Rosiers dans le sud de la Seine et Marne. Ce prêtre roumain qui est maintenant l'évêque à Roman (une ville de Roumanie), alors que j'étais à l'hôpital Thonon, paralysé et je priais l'archevêque Jean de faire quelque chose pour moi, il a du éclairer le père Joaquim, parce que le père Joaquim, est arrivé dans ma chambre - et on ne s'était vus qu'une ou deux fois - m'a dit « je sors des cours à St Serge et je ne sais pourquoi j'ai eu l'idée de venir vous voir ». Il a passé une partie de la nuit avec moi et le lendemain, là aussi, croyez le ou pas, le fauteuil roulant, je n'en avais plus besoin. Le cancer des os, avec les analyses, on n'en retrouvait plus trace, vous comprenez que quand on a vécu des choses pareilles, on ne peut douter de la sainteté de l'archevêque Jean. C'est un ange de Dieu. Donc si je puis me permettre, comme l'a demandé l'archevêque Jean « Priez ! Priez le matin, priez le soir, priez dans la journée !» c'est ce que demande l'archevêque Jean et moi je vous dis « priez l'archeveque Jean, demandez lui pitié et protection !».

Ce que je me souviens de l'archevêque Jean : c'etait un homme de petite taille, qui avait du mal à parler. Il y a deux interprétations de sa diction - soit c'etait un problème de naissance suite à une maladie dans la gorge, soit une autre version qu'on m'a dite c'etait un coup de baïonnette d'un communiste chinois, lorsqu'il était à Shanghai. Il y avait aussi un petit rictus, une sorte de chuintement quand il parlait, et quand on voulait bien pouvoir écouter, vu que sa voix ne portait pas, il fallait tous que l'on s'agglutine autour de lui pour écouter ses sermons qui étaient très longs et qui duraient éternellement, ainsi que les liturgies qu'il célébrait.

L'archevêque Jean est devenu mon père spirituel. Il a envoyé le père Joaquim, qui m'a aidé à continuer dans ma spiritualité. La présence de l'archevêque Jean depuis l'année 1966 a toujours dicté mon comportement et mon engagement associatif et à aider les autres. Le don de soi par amour de Dieu. Je me souviens que au Noël 66 et 67, étant entrés dans l'église russe, on a été fêter Noël le 6 janvier 1967 et le 6 janvier 1968 donc, pendant les fêtes de Noël catholique, au lieu d'aller faire la fête, avec ma soeur nous avons été aider à la distribution des repas pour les personnes défavorisees à la mairie du 7è puis ensuite je suis devenu auxiliaire sanitaire auprès de la Croix Rouge, servant à l'hôpital de l'Hôtel-Dieu à Paris de 1973 a 1979. Ensuite quand j'ai commencé à travailler et la première chose que j'ai faite - j'ai parrainé des petites filles dans le sud de l'Inde, Vasanti puis Amalorpavamarie, deux petites filles aidées par le centre de protection de l'enfance. Ensuite, c'est comme cela que j'ai connu le père Joaquim, de 1990 à 2005 grâce au jumelage entre Vert St Denis et Bilca j'ai pu aider la bas, un village de Roumanie, une famille où il y avait onze enfants en aidant à trouver du bétail, à construire une maison. En 2007 je suis parti dans le cadre des congés solidaires en mission au Benin avec la Poste, mon employeur, pendant quinze jours. Depuis 2003 et toujours à l'heure actuelle, je fais partie de la VMEH ( visite des malades dans les établissements hospitaliers), une association qui aide les personnes handicapées, hospitalisées, en maison de retraite etc: Voilà, grâce à l'archevêque Jean j'ai pu être un homme qui vit pour les autres. « Merci archevêque Jean, je prie pour que Tu me protèges encore jusqu'à la fin ! ».

 

 

haut de page

12 janvier 2014. Noël

 

haut de page

 

8 décembre 2013. Fête paroissiale

 

haut de page

16 juin 2013

25 mai 2013

haut de page

 

 

 

 

 

 

7 avril 2013. Assemblée générale

haut de page

13 janvier 2013. Noël

haut de page

11 mai 2012. Concert et vente de charité

haut de page

haut de page

18 mars 2012. Assemblée générale

 

haut de page

 

Nina Konstantinovna Rausch de Traubenberg.šššš Souvenirs

 

 

Maman et moi sommes arrivees en France le 30 septembre 1930. Nous venions de Bulgarie ou nous avions pris le train dans la petite ville de Lom - ensuite nous avons vogue sur le Danube pendant a peu pres 4 jours et demi, etš comme il y avait une inondation, nous avons change deux fois de bateau. Avec nous voyageaient Maria Philippovna Souchtchinskaia et sa fille Tania qui pouvait avoir deux ou trois ans de plus que moi. Nous courions, tout heureuses, a travers les etages du bateau tandis que nos pauvres meres devaient rester avec les bagages. A Vienne, nous avons pris le train ; pour la premiere fois, nous avons vu des montagnes deja couvertes de neige, c'etait štres beau et bien interessant.

š A Paris, nous sommes arrivees a la gare de l'Est, puis, nous nous sommes rendues aussitot chez Helena Ivanovna Walter et son mari que Maman connaissait depuis Saint Petesbourg ou le pere de V.Walter etait violoniste. Leur fils ouvrit plus tard une galerie d'expositions au centre de Paris, rue Marbeuf, je crois. Les s?urs d'Helena Ivanovna y travaillaient, Vera et Choura Gabrilovici, des femmes merveilleuses, ouvertes, joyeuses ; plus tard, elles eurent elles-memes une galerie - les 4 chemins- sur la place Saint-Sulpice ; j'y allais souvent, elles nous aidaient et nous recevaient si gentiment.

š Apres un court sejour chez ces amis, nous nous installames dans la banlieue de Paris a Clamart ou il y avait pas mal de Russes. Avec nous, vivaient l'amie de Maman, Maria Philippovna Souchtchinskaia et sa fille Tania avec lesquelles nous nous etions etroitement liees d'amitie.

š Bien sur, nous sommes allees a l'ecole, a l'ecole elementaire, et la, s'est produit un incidentš qui m'a ete desagreable. Une fille de ma classe est venue vers moi et m'a dit grossierement : < Raouch, t'es grecque ou quoi ? >. On ecrivait alors mon nom avec < aou >. Depuis, je decidai de changer Raouch en Rausch, c'est a dire prononce en francais < Roch > pour que ce soit plus comprehensible et lorsque je recus la nationalite francaise, je demandai qu'on l'ecrive ainsi. L'inspecteur essayait de me convaincre de choisir un nom plus simple, par exemple, tout bonnement < Roche > ou < Rocher >, < rocher > !... je ne voulais pas !

 

Il y a eu la-bas un autre incident : on m'avait envoyee acheter du jambon, et moi, j'ai achete du jambon pour tout l'argent qu'on m'avait donne ! De sorte que mes premiers pas en France n'ont pas ete tres reussis.

 

šššš Demenagement chez mon oncle Wladimir Alexeievitch Evreinoff.

 

J'avais dix ans lorsque l'on m'expedia chez mon oncle Vladimir Alexeievitch dans le sud-ouest de la France, pres de Montauban : il gerait la propriete du senateur Rouard ou se trouvaient de vastes vergers ; on avait fait venir l'oncle de Tchequie en 1928, car il etait deja celebre pour ses travaux scientifiques. Apres la guerre, on lui proposa la chaire de pomologie a l'Institut Agronomique de Toulouse. Toutefois ses conditions de vie etaient alors modestes : une petite maison de trois pieces, un jardin. Mais bientot, apparurent des amis, russes et francais. Il se passa alors quelque chose de comique : les paysans imaginerent que l'oncle etait medecin et ils venaient chez lui se faire soigner ! C'est que sur sa carte de visite, on pouvait lire : Docteur W.A.Evreinoff, il etait donc medecin ! Les cartes de visite etaient alors ainsi redigees, tandis qu'a present, apres le nom, s'il y a lieu, on ecrit < Docteur en sciences >.

 

Mon oncle et ma tante avaient decide de me prendre pour un an, afin de faciliter la vie a ma mere qui devait trouver un logement et un travail. Mais il n'y avait pas d'ecole sur place, elle se trouvait a deux kilometresš qu'il fallait parcourir a pied aller et retour. C'etait une ecole antediluvienne : une seule classe, tout le monde ensemble, le poele au milieu de la classe et le maitre avec un baton a la main. Le niveau des filles etait tres bas et cela ne me coutait rien, malgre ma mediocre connaissance de la langue d'etre la premiere !

Il m'arriva aussi des choses d'un autre ordre : un jour, a Paques, on decida que j'irai avec les autres a l'eglise catholique. On me fit belle, j'avais une petite blouse d'ete avec des manches courtes. Mais, oh horreur ! voila qu'avant le debut de l'office, je vois arriver le pretre qui me demande de m'en aller parce que j'avais les bras nus ; toute honteuse, je dus sortir, et bien sur, je fondis en larmes. Par contre, je ne sais par quel miracle, je me trouvai en possession d'une bicyclette , et je filais hardiment jusqu'au bourg de Fronton ou une fois par semaine avait lieu le marche.

 

šššššššššššššššššššššššššššššššššš Retour a Paris

 

Quand les affaires de Maman s'arrangerent et qu'elle eut une place d'infirmiere de nuit a la clinique Geoffroy Saint-Hilaire, et ensuite a l'Alma, je revins a Paris. Nous vecumes d'abord dans le 15eme arrondissement, au 21 square du Clos Feuguieres, au 6eme etage, avec les Souchtchinski et meme avec la grand'mere pour laquelle on loua un piano.

Et la, il nous arriva une petite aventure : on nous obligeait a boire de l'huile de foie de morue, et elle nous devint si insupportable que nous posames la bouteille dans les volets sur le balcon, et maman, en fermant les volets, cassa la bouteille !!! C'est ainsi que se termina notre traitement a l'huile de foie de morue.

 

Il y eut aussi quelque chose de tres  dramatique : il y avait pres du lit de Maman sur une etagere une petite boite avec des bracelets < destines a mon education>, malheureusement, pres de la porte etait colle un papier: . Un beau jour, la cassette disparut!!! Nous etions tous bien naifs!

Un jour, en rentrant de l'ecole, je trouve Maman pleurant amerement : elle avait recu un telegramme lui annoncant que l'oncle Botia, son frere, etait mort a Prague; or, ils etaient tres proches. C'etait tragique car il laissait son epouse, tante Toussia, et trois enfants: Mitia, Natoulia et Aliocha. L'oncle Vova, l'aine, decida de s'occuper de l'education de Mitia, le fit venir en France et l'inscrivit a l'Ecole Nationale Agronomique de Toulouse. Il y termina ses etudes, non sans incidents, pour autant que je m'en souvienne; il fit son service militaire, je ne sais plus ou, en 1948. Bientot, il epousa Galina Mitina, mais il n'y eut pas de mariage religieux, seulement un , car Mitia avait de divorcer. Il avait toujours toutes sortes de mesaventures. On ne pouvait pas compter sur lui; dans la famille, on pensait que c'etait a cause de la proximite familiale entre ses parents; ils etaient tout de meme cousins germains !!

Le destin de de Natoulia fut particulier : lorsque le communisme s'instaura en Tchequie, et que son mari devint communiste, elle prit les enfants, Nina et Micha, quitta Prague en secret et s'en alla d'abord en Allemagne, ensuite en Belgique chez sa tante Vera Orlovskaia et son mari Serge Orlovski.

 

ššš Apres cette petite digression, je reviens a notre vie a Paris avec Maman. A cote de chez nous se trouvait l'Ecole Elementaire. J'apprenais sans doute assez bien, puisque j'obtins mon Certificat d'Etudes Primaires; j'ai meme l'attestation! Ce certificat me donnait le droit d'entrer directement en 5eme au lycee, sans passer par la 6eme! De sorteš que je ne connais rien a l'histoire de Rome que l'on etudie precisement en 6eme. J'ai donc fait mes etudes au Lycee Fenelon, au quartier Latin - metro Odeon, pendant six ans jusqu'au baccalaureat!

 

La bonne periode de ma vie, celle du lycee, me fut tres douce, bien que l'atmosphere en ait ete severe : nous portions l'uniforme qui etait beige clair, et les inspectrices etaient en longues jupes grises. Le programme etait tres interessant. On nous apprenait tout ce qui etait necessaire. En dehors de cela, il y avait une section musicale ou nous chantions ; je me rappelle que l'on me demanda de chanter < Erlkonig  > que je connaissais depuis bien longtemps, car ma mere le chantait alors que j'etais encore tres malade !! Il y avaitš un cours d'histoire de l'art et un atelier de travaux d'aiguilles. Je m'en souviens, je m'etais meme tricote un costume !!. Je voulais apprendre le grec, mais on ne sait pourquoi, on ne pouvait pas s'inscrire en grec sans faire aussi du latin ! Je l'ai regrette !

 

En somme, pour moi, ce furent des annees benies, bien que mes camarades de classe ne se soient guere interessees a moi. Leur comportement s'ameliora lorsque ma mere mourut. Mais elles ne m'invitaient toujours pas chez elles. Pendant les pauses des repas, j'allais au Jardin du Luxembourg avec un sandwich et, en hiver, dans unš foyer qui etait a proximite.

 

Vint l'annee 1935, particulierement penible pour moi : a la fin du mois de mai, ma mere mourut. Ce jour-la, c'etait un mercredi, j'allai la voir a l'hopital de la Pitie. J'arrive dans une salle de 40 personnes, et je vois que le matelas est retourne sur son lit - je ne sais pas si j'ai compris aussitot, mais l'infirmiere m'a fait asseoir et il a fallu attendre l'arrivee de l'infirmiere chef, etant donne qu'elle seule avait le droit de me faire savoir ce qui etait arrive, c'est a dire que Maman etait morte au petit matin. Je ne savais que faire et je me rappelle que je circulais a travers tout Paris, apprehendant de rentrer aupres de grand'mere, je ne savais pas qu'on lui avait envoye un pneumatique. Je ne pris pas conscience aussitot de tout cela. Les amis arrivaient chez grand'mere, je ne faisais qu'ouvrir la porte. Je pense qu'ils ne savaient pas tres bien comment m'aborder. Pourtant, le jour de l'enterrement, je ne pus retenir mes larmes quelles que fussent les exhortations : Je ne l'oublierai jamais : l'eglise russe etait alors au deuxieme etage de la rue d'Odessa, je ne sais plus le numero ; apres l'office de funerailles, il y eut l'enterrement au cimetiere de Thiais, une banlieue a laquelle on accede par la Porte d'Italie.  Beaucoup plus tard, on transfera les restes de Maman au cimetiere russe de Sainte - Genevieve - des - Bois. Ma tante Kira me vetit de noir. L'oncle voulait que j'aille dans une ecole professionnelle, mais j'eus la chance d'etre soutenue dans mon desir de continuer mes etudes jusqu'au bachot par la grande amie de ma mere, Olga Vladimirovna Tolly ! Il me semble que j'ai habite encore un an avec M.F. Souchtchinskaia, avenue de Versailles avec ma grand'mere ; ensuite, j'ai vecu un an chez les Eremieiev, 37 rue Boileau dans le 16eme.

šššššš

 

Nous avons demenage avec ma grand'mere au foyer de mere Marie, au 77 rue de Lourmel, ou nous avons vecu tout l'hiver de 1937. Notre chambre etait au rez - de - chaussee, a cote habitaient le pere Hermann Bartenev avec sa Matouchka et leur fille Nastia avec laquelle nous restames amies ; plus tard, je devins la marraine de ses enfants, Daniel et Natacha. Au premier etage, se trouvaient le docteur Tatarinova avec ses deux filles. Au rez-de-chaussee, il y avait la cellule du pere archimandrite Cyprien Kern qui eut une grande influence sur ma conscience spirituelle. Mere Marie, elle, habitait un petit reduit qui donnait sur la cour, et autour de la cour, au premier niveau, il y avait plusieurs chambres ou habitaient Olga Rost. Babadjan et son mari Alexis Aaronovitch, un homme merveilleux, un karaime ., que le pere Serge Boulgakov avait baptise dans l'orthodoxie. Il avait toutes sortes d'activite : il frottait les parquets, nettoyait les cages des rats de l'Institut Pasteur et etait un chantre zele a l'eglise de la rue de Lourmel, puis a Olivier de Serres. Il avait un vif sens de l'humour, faisait rire tout le monde et:frottait les parquets. Le couple etait etonnant : elle, jolie, fine, ancien mannequin, lui noiraud, alerte Babadjan Karaime. Ils etaient tres hospitaliers et, apres les Vigiles, invitaient a dinerš le pere Cyprien, la mere Eudoxie et moi, pardessus le marche. Parfois venaient aux offices Boris Konstantinovitch Zaitsev et son epouse, ils veneraient le pere Cyprien. Mere Eudoxie chantait et lisait dans le ch?ur, elle apprit cet art a bien des personnes dont moi. C'est avec joie que je recus cet enseignement et je lui suis tres redevable. Les Matines pascales etaient le sommet de la joie, le pere Cyprien volait litteralement a travers la cour en proclamant : < Le Christ est ressuscite ! >

 

 

Dans la grande maison a gauche, il y avait une salle qui servait a la fois pour les repas, les cours et conferences et pour accueillir les visiteurs. En 1937, y fut organise un jubile en l'honneur de Pouchkine . Berdiaev, Motchoulski et diverses personnalites y furent invitees a faire des conferences. A droite se trouvait le bureau de F. Pjianov. La mere Marie, elle, brodait ou fumait dans sa cellule !! ce que certains < idiots > ne manquaient pas de lui imputer a faute ; ou bien elle s'activait dans la cuisine a preparer toutes sortes de plats pour les Russes sans logement, pour les < clochards >. Mais pas seulement : meme Tamara Vladimirovna Eltchaninova venait de loin avec ses enfants chercher a manger.

 

Cette meme annee, j'allais regulierement au lyceeš et apparemment, je n'etais pas concernee, mais cela s'estš quand meme grave dans ma memoire. On a beaucoup ecrit sur mere Marie, mais le principal, me semble-t-il, c'etait son amour insatiable pour l'etre humain !

 

Nous n'avons vecu avec ma grand-mere chez mere Marie qu'un an seulement, mon oncleš prit grand'mere chez lui en Normandie, tandis que je m'installais dans un autre foyer, celui de Alla Matteo ; Par la suite, j'ai habite chez differentes dames agees. J'ai demenage en tout neuf fois . A chaque fois, j'installais aussitot mon petit coin. Des icones et des photos !!!

 

Tiotia Varia Rezvaia mit fin a tous ces demenagements en me procurant, grace a des connaissances, un logement au 64 rue Brancion, dans le 15emearrondissement. Elle avait, a proximite, un atelier de pochoirs, elle et sa s?ur venaient souvent chez moi, c'etait tres agreable, je me sentais bien avec elles, seulement, mon chat Vassia sautait sur ses genoux, et elle qui ne l'aimait pas, disait : < Jounietchka, enleve-moi ce chat ! > Extraordinairement intelligente et pleine d'energie, elle savait s'adapter a tout et ne pleurait jamais sur le passe. La seule chose qui lui etait penible, c'etait l'incomprehension de sa belle-fille qui, malheureusement, n'avait jamais pu entrer de c?ur dans la famille, malgre un grand nombre d'enfants. Cela amena plus tard tiotia Varia a partir pour la Russie pour etre avec la famille de sa fille Olga et ses petits-enfants Lisa et Aliona.

 

Avant de demenager dans < mon logement > que je partageais avec une amie, Francoise Vincendon, j'ai vecu longtemps chez Alexandra Serguieievna Tchetvierikova, 38 rue Georges Pitard, apres le depart pour les Etats-Unis de la famille de sa s?ur, Olga Serguieievna Verkhovskaia, son mari et leurs trois filles.š S.S.Verkhovski fut appele a enseigner la Dogmatique a l'Institut de Theologie de New York a la tete duquel se trouvait alors le pere Georges Florovski, (plus tard ce fut le pere Alexandre Schmemann). Alexandra Serguieievna les suivit bientot. Ce fut un coup pour le pere Basile Zenkovski , une epreuve tres lourde : il lui etait tres attache, ils assuraient ensemble la redaction du , il prenait chez elle ses repas, etait un interlocuteur interessant pour toutes les personnes presentes, et tout simplement pour les nieces d'Alexandra Serguieievna. Je pris plus tard sur moi d'assurer ses repas, dejeuner et diner; tantot, il venait chez moi, tantot, c'etait moi ou Irina Tchesnakov, ou encore madame Soubbotine, qui lui apportions ses repas a domicile.

 

C'est alors que se joignirent a ce groupe Boris Iourievitch Fiz et son epouse Xenia Victorovna qui se lia d'amitie avec Alexandra Serguieievna. Boris Iourevitch Fiz possedait a Barbizon une propriete et nous y allions souvent, profitant de l'hospitalite de nos hotes. Le pere Igor Vernik et son epouse Zina ainsi qu' Ivan Vassilievitch Morozov y allaient parfois. Mais surtout, c'etait un lieu de repos pour le pere Basile toujours surcharge de besogne pour le Conseil Diocesain, l'Institut de Theologie et l'ACER. J'avais un lien particulier avec le pere Basile. Ma mere, en mourant, lui avait ecrit pour lui demander de me recevoir au camp d'ete de l'ACER; il connaissait ma famille depuis Kiev ou il enseignait la psychologie de l'enfance et la pedagogie a l'ecole secondaire d'Adelaide Vladimirovna Jekoulina, s?ur de mon grand-pere, de meme qu' a l'Institut pedagogiqueš deš Prague, ou ma mere etudiait quand elle etait au camp.

 

Au camp, je faisais partie du groupe de Taissia Ivanovna Pavlova ou tout se passait dans la joie et la lumiere; elle savait creer une ambiance legere et cordiale. Elle mettait en scene avec nous des charades et toutes sortes de representations. Comme j'avais souvent la migraine, je restais couchee dans la maison. (Je sais maintenant que cette migraine etait purement psychologique : c'etait comme un lien avec ma mere qui en avait souffert intensement et longtemps. Mais a l' epoque, personne ne comprenait cela).

 

En 1935, le camp d'ete de La Nartelle, aš la mer, fut pour moi une decouverte de l'Eglise et de l'amitie. Tout y etait simple et joyeux, , comme me le dit, il y a quelques jours,š mere Olga, qui y etait aussi et y fut , car chacune de nous, adolescentes, se choisissait . Le camp etait dirige par Maria Pavlovna Tolstoi, une personne d'une grande distinction qui eut sur moi beaucoup d' influence, etant donne qu'ensuite, sentant ma solitude, elle m'invitait l'hiver chez elle.

Il y avait au camp une eglise dont le pretre, le pere Hermann Bartenev vivait avec nous ainsi que sa femme et leur fille Nastia avec laquelle nous fumes plus tard en relations et meme , car je devins la marraine de ses enfants, Natacha et Daniel qui me sont proches et chers. Le pere Hermann me paraissait alors tres severe, il ne permettait meme pas de se brosser les dents avant la communion. Dima Klepinine, alors tout jeune, aidait a la cuisine, Nora Kraievitch s'occupait du sport; elle etait logee, si je me souviens bien, avec les etudiantes. Il y avait un groupe de fillettes plus jeunes que dirigeait Alexandra Serguieievna Tchetverikov; je me rappelle qu'elle leur lisait beaucoup de classiques russes. Bien entendu, il y avait les baignades dans la mer. Aucune des monitrices n'avait de diplome, mais toutes s'occupaient de leur groupe avec zele et de tout leur c?ur. C'etait merveilleux dans ce camp, c'est le sentiment que j'en ai garde. Rentree a Paris, je me mis a frequenter les cercles d'etudes, mais surtout, j'entrai dans l'Eglise, commencai a comprendre les offices, a chanter dans le ch?ur, rue de Lourmel, avec mere Eudoxie. Je chantais aussi a Olivier de Serres avec Taissia Ivanovna qui m'inculqua l'amour du chant d'eglise et de la lecture, et, plus tard avec Theodose Gueorguievitch Spasski, homme exceptionnel.

 

En aout 1939, l'ACER m'envoya comme deleguee au Congres Mondial de la jeunesse a Amsterdam avec un groupe que dirigeait le pere Jean Chakhovskoi. La priere commune, la participation aux divers cercles d'etudes, agirent beaucoup sur ma perception de l'appartenance a mon Eglise, mais aussi sur la responsabilite dont j'avais ete chargee. Ce fut un moment important pour moi, bien qu'a mon grandš regret je n'aie pas su parler, exprimer les idees du groupe:

Mais soudain la guerre:š il fallait se hater de rentrer a la maison, c'est a dire a Paris. C'etait le 2 septembre 1939.

šš

 

ššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššš Xšš Xš X

 

ššššššššššššššššššššššššššššššššššš Septembre 1939

 

ššššššššš Ici, j'ai un trou de memoire! Je me rappelle seulement que je rejoignis un groupe d'aides volontaires de la Croix Rouge, plus precisement, le groupe qui travaillait a la gare d'Austerlitz d'ou partaient les trains pour le sud et le sud-ouest de la France. Il y avait un Centre d'Accueil ou l'on s'occupait des enfants et des vieillards; on y distribuait de la nourriture pour quelques sous et on organisait pour les vieillards un abri pour la nuit. Mais le veritable but, secret, etait autre : en fait, il s'agissait d'expedier des prisonniers en zone libre !!! Il y avait diverses variantes : je me souviens de l'une d'elles qui etait assez originale : il fallait aller jusqu'a Vierzon, atteindre le cimetiere, se joindre a un enterrement et sortir par l'autre porte qui donnait deja sur la zone libre!!!

š

Etant donne que je parlais l'allemand, on me confiait les pourparlers avec la Kommandantur, mais il se trouva qu'une femme me surveillait et, a la fin de la guerre, elle me denonca; c'etait pendant l'occupation, mais les consequences se manifesterent beaucoup plus tard. Un matin, la concierge m'amena un officier allemand qui m'interrogea assez longuement sur tout, on lui avait dit que j'etais communiste!!! Je me mis a rire et lui demontrai assez brillamment que c'etait la une absurdite totale!š Mais je compris, qu'en fait, il s'agissait d'une lointaine parente, Ella Rausch, qui faisait effectivement de l'espionnage a Berlin. De nombreux amis me persuadaient de partir pour la zone libre, mais je ne voulais absolument pas le faire, bien que j'eusse un oncle dans le sud-ouest de la France. On ne pouvait alors correspondre qu'a l'aide de cartes postales imprimees d'avance. Il fallait juste remplir la carte en indiquant qui etait malade, qui etait mort, ou avait demenage, etc, et c'etait tout.

 

 

Je vivais avec une amie Nastia Schteghelmann dans un logement d'une piece et voila que Nastia decide d'epouser Nicolas Lebedev, et il me faut quitter le logement. S'en aller n'est pas difficile, mais trouver un logement sans argent, ca, c'est moins facile. Un couple de Francais de la bourgeoisie mitš a ma disposition une chambre de bonne au sixieme etage, sans eau. J'y vecus plus d'un an. Malheureusement,

une osteiteš se declara, (c'est a dire une inflammation de l'os de la jambe droite) et il me fallait des bains!!!

šJ'avais un travail a temps partiel dans un restaurant, comme serveuse ; plus tard, j'ai travaille a la mairie du 7eme arrondissement, aupres du secretaire de mairie, monsieur Teral - nous nous entendions bien, maisr la suite, il eut des ennuis car il collaborait avec les Allemands. J'ai eu la chance de ne pas etre trainee par les cheveux comme bien des femmes.

ššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššššš

Apres la liberation de Paris, en juin 1944, on put de nouveau passer les examens.

Mais je n'arrivais toujours pas a trouver du travail : des que je commencais quelque part, arrivait un policier qui demandait mes papiers, et le directeur me licenciait. Tout cela parce que mes papiers d'identite ne portaient pas d'indication professionnelle, mais seulement . J'etais toujours inscrite comme refugiee russe. Les temps etaient durs, il n'y a pas a dire: Apres trois refus, je decidai de m'adresser a la Croix Rouge et je fis bien - ils me trouverent une place dans une petite usine de fabrication de barques en bois, a 50 kilometres de Paris, ou il fallait une infirmiere, mais aussi un travailleur social. On m'apprit promptement a faire des piqures etc. Je revetis une tenue d'infirmiere avec un tablier blanc. On me donna un local et meme une secretaire. Le directeur etait tres bienveillant et il m'aida beaucoup. L'usine n'etait pas tres importante : 300 ouvriers, mais il y avait aussi des eleves qu'il fallait amener a Paris pour leur faire passer un examen d'orientation professionnelle. Il convient de preciser que, conformement a la loi de 1945, tous les adolescents devaient se presenter a cet examen. Tout cela etait dirige par l'Institut d'orientation professionnelle. Cela m'interessait beaucoup, je m'inscrivis au concours et je reussis!

 

ššš Je demandai une bourse, mais en janvier, on me convoqua pour me dire que je n'aurai pas de bourse, etant etrangere. Je ne savais plus que faire, le tiers de l'annee etait passe! La Croix Rouge russe me tira d'affaire en la personne d'Olga Vladimirovna Tolly qui me donna un petit travail et m'aida personnellement. J'avais reussi l'examen, mais je n'avais pas le droit d'entrer dans un etablissement d'etat. Une de mes enseignantes me depanna en me proposant de travailler dans son Departement de psychotechnique dans les usines Renault. J'y entrai aussitot apres les examens, en septembre 1945 et y travaillai jusqu'en novembre 1947. Cette meme annee, en juin, j'obtins la nationalite francaise et je quittai l'usine. J'avais obtenu la nationalite miraculeusement, plus exactement grace a mon amie, Helene Bidault; nous faisions nos etudes ensemble, et elle partageait mes soucis : on m'avait deja refuse trois fois, seul un ministre pouvait intervenir avec quelques chances de succes. Et son oncle, Georges Bidault, etait ministre du general de Gaulle. Elle lui presenta sa requete et je recus mon papier le 7 juin 1947! C'etait, bien sur, un grand evenement, toutes les portes s'ouvrirent devant moi, et meme la grande porte sur le monde exterieur, sur le monde de l'action et des realisations. C'est alors que je tombai malade, l'infection de l'os de la jambe s'aggrava, il fallut faire toutes sortes de soins, on fit meme monter artificiellement la temperature jusqu'a 40œ.

š On me soigna ensuite par d'autres moyens, je restai a l'hopital durant trois mois apres mon operation. Cette jambe me fait mal et me gene encore maintenant, d'autant plus que l'on a encore effectue une operation des veines et, en 2010, de la hanche.

 

C'est alors que je decidai de changer radicalement d' activite professionnelle, j'eus envie de travailler avec des enfants et pour des enfants.

š A l'Hopital Necker, pour la premiere fois en France, fut ouvert un service de pedopsychiatrie. En ambulatoire, on proposait a tous les enfants des tests concernant leurs facultes intellectuelles et on leur faisait passer a tous, les tests Binet-Simon, parfois aussi les dessins de Lauretta Bender et Andre Rey. C'etait fort interessant, les reactions des enfants etaient tres diverses. Le premier pedopsychiatre,š le professeur Georges Heuyer, developpa grandement ce travail. Nous etions six ou huit psychologues a travailler avec les enfants, separes seulement par un drap! Je m'en souviens bien : c'etait mes debuts dans la psychologie. A l'hopital, on faisait aussi des tests et meme plusieurs, c'etait Vica Shentoub qui s'en occupait.

šUn beau jour, le professeur Heuyer me fit venir et me dit qu'il disposait d' une bourse pour aller aux USA etudier pendant un an. Je lui dis aussitot que je ne parlais pas l'anglais, a quoi il marmonna cette reponse : Et me voila partie en bateau pour les Etats-Unis, ou je visitai de nombreux etablissements ou j'appris beaucoup de choses, et surtout, je remarquai de suite que l'on faisait partout le test du psychiatre Rorschach, celui des taches d'encre, et qu'il y avait meme differents courants, differentes ecoles.Il y avait des revues, des reunions, des congres, consacres a l'etude de ce test dans ses diverses applications. J'ai eu la chance de passer cinq mois a l'hopital Bellevue, a New York chez le professeur V.Skleri, chez le professeur Bender, pour etudier toute la structure des tests. Je n'oublierai jamais les trois premiers mois passes dans un etablissement d'etat pour lesš deficients mentaux, il y en avait 3000 de tous ages!š Cet etablissement etait a 70 kilometres de New York. Il y avait la, peut-etre,š huit psychologues - Je leur montrais les tests francais etš je les appliquais sur place. Ils n'avaient aucune idee des psychologues francais, pourtant deja tres connus, le professeur Wallon ou encore le Suisse Andre Rey. Le vendredi, apres le travail, nous partions ensemble pour la ville et nous buvions des cocktails, toutes sortes de cocktails. J'etais invitee dans les familles pour les fetes, surtout a Noel, et l'on me demandait de chanter le noel francais: : Il y a eu un incident comique : on m'a invitee a un cocktail dans un hotel et on a joue la Marseillaise, me demandant de la chanter; heureusement, j'ai pu le faire; on vendait sur place des animaux, je crois bien qu'il s'agissait d'hermines. Voila, c'est l'Amerique !!!

 

 

Dans le courant de l'annee, on m'a invitee, dans l'Amerique profonde, a un congres : . Au cours du banquet, quelque chose m'a amusee : on donnait a tout le monde un savoureux bifteck - sirloin ! Et voila qu'on me donne du poisson!!! Convaincus que puisque j'etais francaise et qu'on etait vendredi, je ne pouvais manger que du poisson!

J'ai visite alors de nombreux etablissements, des ecoles, des pensions pour differentes categories d'enfants handicapes. Cela me surprit beaucoup, etant donne qu'en France, ce travail ne faisait tout juste que commencer; il n'y avait meme pas encore de tests speciaux destines a preciser les facultes intellectuelles des enfants handicapes; J'ecrivis alors deux articles a ce sujet: c'etait les premiers, et depuis, sont sortis plus de trente deux livres.

Le psychiatre en chef, professeur Heuyer, qui etait bien dispose pour moi, me procura une bourse du CNRS, Centre National de Recherche Scientifique, bourse mensuelle que je recus tres longtemps, jusqu'a ma defense de these de troisieme cycle en 1952, si je ne me trompe; c'etait le salut. La seule complication consistait dans le fait que, etant donne que je travaillais comme psychologue en clinique de pedopsychiatrie, ou j'etais meme psychologue en chef apres Pierre Iampolski, je faisais usage des tests pour etablir des diagnostics et non pour un programme scientifique. L'investigation psychologique completait les analyses psychiatriques et etait toujours consideree comme un complement important du travail clinique. Le theme principal a exploiter etait alors la schizophrenie des enfants et des adolescents, l'oligophrenie profonde,š et surtout la psychose de l'enfant dont on savait encore fort peu de choses. Lors de tous les congres de pedopsychiatrie, nous faisions des exposes et ecrivions des articles. Personnellement, j'etais interessee par la structure de la personnalite, et non par le comportement proprement dit. Ce qui me paraissait central, c'etait ce que l'on appelle en anglais : self representation, autrement dit : l'idee que l'on se fait de soi-meme. Avec Anne Andronikov-Sanglade nous avons etabli une sorte d'echelle pour preciser cette idee. Plus tard, a la Salpetriere, l'hopital le plus connu en neuropathologie ou avait jadis travaille le celebre Dr. Charcot, tous les psychologues en pedopsychiatrie elaborerent une echelleš : , basee bien entendu, sur une theorie psychoanalitique. L'utilisation de cette echelle permet de comparer les enfants, de mettre en evidence les zones de conflit et les mecanismes de defense contreš destructrice.š Ce qui est curieux, c'est qu'il y ait un mot precis en anglais et pas en russe pour designer cela, alors que les Russes sont bien connus pour leur neurasthenie!!

ššššššššššššššššššššššššššššššššššššššš

ššC'est alors que j'ai fait ma these de maitrise sur le theme des < Consequences psychiques des maladies de c?ur>. Cela m'a demande des efforts considerables, car , dans l'ensemble, j'ai du examiner 193 sujets, malades et bien portants, enfants, adolescents et meme de jeunes adultes. J'ai etudie non seulement les facultes intellectuelles, mais surtout le processus de la memoire, les differents types de perception, les particularites du controle, etc.

 

šIl en sortit un travail de fond qui me permit de presenter une demande a l'universite, plus exactement a l'Institut de psychologie Rene Descartes de l'Universite de Paris. J'y entrai en juillet 1967, travaillant en premier lieu sous la direction du professeur Didier Anzieu, je conduisais les travaux de groupes. Mais, apres 1980, ayant reussi mon diplome d'etat, je faisais independammant mes cours de professeur en titre et je coordonnais les travaux de groupes. Les groupes devinrent de plus en plus nombreux, il y en eut jusqu'a 18, ce qui etait une lourde charge; il convient de preciser que l'etude du test de Rorchach, ainsi que de toutes les methodes descriptives, etaient fort a la mode, ils donnaient acces a l'etude de la personnalite, au diagnostic, que jusque la, seuls les medecins pouvaient etablir.

 

Comme je l'ai deja ecrit, j'ai beaucoup travaille sur le test de Rorchach a Paris et en Amerique, tandis que le test TAT (test de perception thematique) ne m'a pas interessee. C'est ma collegue et amie Vica Shentoub qui l'enseignait, elle encore qui expliquait l'approche psychoanalytique de ce test.

 

J'ai presente mon Doctorat d'Etat en 1988. C'etait la premiere fois que l'on pouvait presenter tous ses travaux scientifiques avec une preface aš part. C'etait considere comme egal a une these de doctorat. C'est a ce moment que je fus nommee professeur en titre de < psychologie clinique >š a l'Universite de Paris V.

Ce fut le debut d'une periode exaltante pour moi. Je me mis a organiser avec passion l'enseignement pour un cycle de cours et de travaux pratiques et aussi une session de , destinee aux psychologues exercant la profession, session ayant pour but d'actualiser leurs connaissances. C'etait tres interessant, car etaient concernes des gens qui avaient deja une experience de vie et une experience professionnelle, de sorte que les echanges d'opinions apres les cours etaient particulierement fructueux.

š En 1973, on m'avait deš nouveau propose une bourse pour effectuer un travail scientifique aux USA pendant 3 mois. J'avais fait moi-meme le choix du theme et de l'universite; mon theme etait : self image and parental image (image de soi et image des parents) telles qu'elles apparaissent dans les methodes descriptives. A New Haven, a l'universite de Yale, on faisait justement des recherches sur ce theme. Avec un collegue, le docteur S.Blatt, nous avons fait une echelle, apres quoi, j'ai fait la mienne propre qui fut aussitot publiee et qu'utilisaient souvent les collaborateurs scientifiques. Le contact avec les collegues americains elargit beaucoup mon horizon scientifique et etablit des relations sur les plans scientifique et personnel.

Tous les trois ans etaient organises des Congres Rorchachš Mondiaux; en 1981, a Washington; en 1984, a Sao Polo; et lorsque l'on me choisit comme presidente de la Societe Rorchach Mondiale, l'organisation a Paris en 1990, du XIIIemeš Congres me fut confiee. Il s'y rassembla 650 psychologues. Depuis lors, les congres se tiennent tous les trois ans, a Louvain en Belgique, a Tokio, a Barcelone.

A Barcelone, j'ai presente mes travaux, elabores sur le theme suivant : le test de Rorchach est le lieu de reciprocite, surtout entre les phases intellectuelles et affectives, c'est en cela que consiste sa valeur specifique et sa place particuliere, on peut dire son caractere unique, parmi les methodes psychologiques d'etudes de la personnalite. C'est ainsi que, peu a peu, je devins specialiste du test de Rorchach. On me commanda un livreš quiš eut 9 editions.

 

Mais ce qui m'interessait, ce n'etait pas tant l'application du test a divers groupes que l'etude de l'essentiel de la reponse, voire meme les taches en elles-memes; j'ai consacre a ce sujet beaucoup de temps et de forces : pourquoi la structure des taches, la disposition des couleurs contribuent-elles particulierement aux reponses? Travaillant comme psychologue dans le service de Pedopsychiatrie a l'hopital bien connu de la Salpetriere, j'eus naturellement l'idee de systematiser tout ce qui etait connu des resultats du test Rorchach dans les differents groupes diagnostiques. Ma collegue et grande amie, Marie-France Boizou ecrivit les chapitres theoriques, tandis que je fis les commentaires concernant les resultats du test de Rorchach. Il en sortit un important materiau et le professeur Anzieu, chef du groupe editorial, nous fit commande d'un livre . Ce livre sortit en 1978 et eut un succes considerable, etant donne qu'il devint le manuel des psychologues debutants.

 

Mon premier ouvrage < La pratique du test de Rorchach> fut traduit en russe sur la demande du professeur Ouchakov, mais il semble qu'il n'eut pas de succes a cause de l'absence de travaux pratiques effectues a l'aide de ce test. Mais il existe des editions espagnole, portugaise et italienne. Les editions francaises ont ete completees par des chapitres traitant de themes particuliers.

 

Dans les annees 80, la France decida d'accueillir un contingent important d'enfants du Vietnam ou avaient lieu des desordres politiques. On nous demanda a nous, psychologues, ou il convenait le mieux de placer les enfants : dans une famille originaire du Vietnam, dans une famille francaise, ou dans un pensionnat. Pour prendre cette decision, nous etablimes un plan en utilisant le test de Rorchach afin d'evaluer la sensibilite des enfants, leur faculte d'adaptation et leur niveau general de maturite. Nous avons realise ce travail a huit psychologues, afin d'eviter toute opinion unilaterale. Les resultats ont ete publies dans la revue

 

La conclusion la plus interessante concerne les consequences du traumatisme : en effet, dans certains cas, le traumatisme contribue a l'apparition d'emotions positives et fortifie meme l'esprit d'initiative.

 

Toutes ces recherches m'ont donne l'idee de faire l'etude systematique des reactions d'adolescents normaux au test de Rorchach, chose qui s'est revelee particulierement interessante, car elle constitue une base pour l'etude de la perception a cet age, ou plus exactement du role de la perception dans la construction de la personnalite.

 

Ce que j'ai aime le plus, c'est l'enseignement : j'ai transmis aux jeunesš avec enthousiasme, toute la richesse de mon experience sur le plan psychologique, mon amour de la recherche.

 

Cependant, j'ai du mettre un point final a mon activite, tant comme psychologue clinicien, que comme enseignant de pedopsychologie et de methodes productives de l'etude de la personnalite. Des relation frequentes avec mes anciens collegues, la participation a des congres me permettent de me tenir au courant.

šššššššššššššššššššššš

 

Pour devenir professeur en titre, il m'a fallu presenter une these de doctorat d'etat et je n'avais qu'une these de troisieme cycle. Je me mis a l'?uvre avec enthousiasme et avec l'aide de mon professeur, je lui proposai le sujet suivant : . Le professeur Anzieu comprit aussitot que c'etait pour moi un theme majeur, la recherche du lien entre la perception et l'emotion. Le plus important, c'est precisement LE LIEN. Le lien entre la France et la Russie, entre le monde slave et le monde latin, entre la psychologie et la psychoanalyse etc etc.š

La thematiqueš de la relation, du lien est pour moi centrale, dans la mesure ou elle est le fondement de la vie elle - meme.

 

 

 

 

 

 

 

Erlkonig, < Le roi des aulnes >, poeme de Goethe, mis en musique par Schubert.

Les Karaimes constituent un groupe d'origine juive, de langue turque ; la Bible est leur livre sacre.

1937 date du centenaire de la mort du grand poete russe.

Sirloin (ang.) faux-filet

 

haut de page

Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la Terre,

aux hommes bienveillance !

 

 

Le 24 décembre (7 janvier selon le calendrier civil), l’Eglise Orthodoxe fête dans la lumière la Nativité du Christ. Nous adorons tous l’Enfant Divin nouveau-né, tous, nous sommes appelés à Lui ressembler, à être humbles. Nous célébrons cette fête à l’église, partageons notre joie à la table familiale, préparons pour les enfants des spectacles de Noël.

 Notre paroisse organise régulièrement un « Arbre de Noël » ; le premier remonte à 1926 (avant que ne fut constituée l’église) et doit son existence à Maria Mikhailovna Zernova qui désirait « y inviter cette jeunesse russe complètement coupée de l’Eglise et de la culture russe ». Par la suite, cette tradition se perpétua grâce aux efforts des élèves et des enseignants de « l’école du jeudi » (l’école russe de la paroisse dont les cours avaient lieu le jeudi).

  Depuis 2004, les « Arbres de Noël » de notre paroisse ont lieu chaque année pour la plus grande joie des enfants et des parents, ainsi que des grands-parents. C’est vraiment un événement qui fait l’unité de toutes les générations de paroissiens, étant, grâce à la peine que tous y prennent de bon cœur, une véritable offrande à l’Enfant nouveau-né et non uniquement une distraction destinée à préparer ou recevoir des cadeaux ( plusieurs paroissiens préparent, sous la direction de L.Bergazova, environ 45-50 cadeaux).

   Selon une tradition déjà bien établie, le programme de la fête est composé de deux parties :

La première concerne la Nativité, nous y évoquons l’événement de la Naissance du Christ, centre de notre joie. Puis, vient le conte de Noël avec l’arrivée de Snégourotchka (la Fille des neiges) et du Père Noël, un petit spectacle et des jeux autour de l’arbre de Noël.

  Il est très important que nos enfants n’oublient pas , au-delà de l’agitation commerciale autour de Noël, ce qui est la source de notre joie.

  Cette année, la fête a été à la fois instructive et amusante.Il y eut d’abord l’introduction faite par notre recteur, le père Nicolas Rehbinder qui nous expliqua le sens de l’une des stichères de Noël ; après le chant du tropaire et du kondakion de la fête, Oksana Ustinova fit un récit tiré de la vie de saint Romain le Mélode, auteur du texte du kondakion de Noël. Ensuite, nos enfants ont récité des vers sur le thème de la Nativité ; pour les uns, c’était la première fois de leur vie qu’ils se manifestaient en public, pour d’autres, c’était la première fois qu’ils lisaient des vers en langue russe. Pendant ce temps, les plus petits des paroissiens décoraient des étoiles avec lesquelles nous avons ensuite garni l’arbre de Noël, apportant ainsi, autant qu’il nous était possible, notre contribution à la fête.

   Il y eut ensuite des mots croisés basés sur l’histoire de Noël  et l’on chanta des koliadki (chansons populaires de Noël que l’on chantait autrefois, allant de maison en maison). Après quoi, Olga Platonova donna quelques éclaircissements concernant les différences entre les calendriers.

  Pendant ce temps, nos petits s’étaient costumés en petits lièvres et flocons de neige et se présentaient dans la salle, accompagnés de Sniegourotchka, en l’occurrence, Hélène Lelong.

 On ne saurait imaginer un Arbre de Noël sans Père Noël, sans Sniegourotchka, dépourvu de jeux et de cadeaux, cependant, il est important de distinguer le thème de la Nativité, événement historique qu’il convient de considérer avec vénération, de la thématique du conte afin qu’en grandissant, nos enfants ne fassent aucune confusion entre ces deux conceptions.

   C’est pourquoi nous choisissons intentionnellement des scénarios amusants pour la seconde partie de la fête, sans rapport avec la Nativité. C’est ainsi que, cette année, la Princesse laborieuse et gaie (Nastia Romenskaia) fut ensorcelée par le dragon Gorynytch et changée en « Bourrue ». Il en coûta beaucoup d’efforts aux enfants, à Sniegourotchka et même à nos respectables invités pour arriver à dérider la Princesse. Bien entendu, il y eut place aussi pour les jeux et les cadeaux du Père Noël.

  Je voudrais exprimer ma reconnaissance à tous ceux qui ont donné de leur temps et de leurs forces pour réussir cette fête : merci aux organisateurs, à ceux qui ont décoré la salle, à ceux qui  ont offert, préparé les cadeaux, aux enfants qui ont appris des poésies, joué un rôle et à nos paroissiennes qui ont préparé une bonne table… On peut vraiment dire de cette fête qui s’est passée dans une chaude ambiance familiale, qu’elle est œuvre d’amour de tous en l’honneur de l’Enfant Divin nouveau-né.

 

                                                     O.V.Ustinova

 

 

JOYEUX    NOËL !

 

haut de page

4 décembre 2011. Présentation de la Vierge au Temple . Fête de la paroisse

haut de page

27 mars 2011. Assemblée générale

 

haut de page

23 novembre 2010. Pélérinage au Moisenay

 

haut de page